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Lou et l’île aux sirènes : Critique du film de Masaaki Yuasa
2 mai 2019

En 2017, Masaaki Yuasa remportait le Cristal du long-métrage au Festival d’Annecy 2017 avec Lou et l’île aux sirènes. Critique d’un film pour le moins enthousiasmant.

critique Lou et l'île aux sirènes

Quand on lui demande ce qui l’a amené à réaliser Lou et l’île aux sirènes, Masaaki Yuasa répond qu’il l’a fait en réaction aux commentaires de spectateurs ayant aimé ses œuvres mais se justifiant presque de les avoir appréciées, ayant du mal à les recommander du fait de leur excentricité. En résulte donc ce troisième long-métrage, son tout premier voulu « familial ».

Bon, inutile de vous dire qu’entre « familial » et « familial selon­ Yuasa », il y a comme un monde que l’on aimerait visiter plus souvent. Le terme est ici utilisé dans son sens le plus noble, loin de la prévisibilité et de l’insignifiance d’un Animal Crackers par exemple, lui aussi présenté en compétition à Annecy en 2017.

Yuasa investit un village côtier dont le tranquille quotidien va être bouleversé par l’apparition d’une figure mythologique, une sirène donc, laquelle va au passage aider un adolescent à se construire. Comme dans son incroyable Mind Game, le cinéaste exprime toujours cette volonté d’ouvrir son héros au monde et fait donc de même à travers un long-métrage destiné à un public familial et, une première chez lui, au scénario original. Un postulat évoquant Un été avec Coo, le réalisateur et sa scénariste Reiko Yoshida convoquant même par par ailleurs quelques aspects du Kaikisen de Satoshi Kon ou du Ponyo de Miyazaki. Des comparaisons dont le cinéaste s’émancipe sans sourciller, tant il parvient une nouvelle fois à transcender son scénario par la virtuosité de sa mise en scène. Certes moins fou que des chefs-d’œuvre comme Mind Game ou Kaiba, Lou et l’île aux sirènes n’en livre pas moins quelques baffes dans la tronche bien senties.

critique Lou et l'île aux sirènes critique Lou et l'île aux sirènes

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser au vu des travaux préparatoires, l’animation flash sied parfaitement à l’univers du film et Yuasa ne se prive pas pour en exploiter les spécificités. Les séquences aquatiques sont magnifiques et s’opposent clairement à la mise en scène du monde terrestre par les perspectives et autres déformations improbables chères au réalisateur de Ping Pong. La fluidité qui lui est offerte se montre également bienvenue dans les quelques séquences musicales, notamment dans ce qui reste l’une des scènes les plus jouissives du film et que je vous intime vraiment à découvrir en salles. Le long-métrage est un régal pour les yeux et si l’on peut comprendre que l’on puisse être allergique à la J-Pop ou à une deuxième moitié plus classique dans ses enjeux, Lou et l’île aux sirènes régalera tout amateur de Cinéma qui se respecte.

critique Lou et l'île aux sirènes

Et dieu sait que l’on pourrait parler encore longtemps de la belle évolution de son protagoniste, renfermé mais qui finira par chanter, d’un personnage de requin que l’on imaginait être l’antagoniste quand il est au final une relecture maligne et hilarante des squales du Monde de Némo, de la structure du film calée sur les paroles de la chanson-titre ou d’autres séquences à la symbolique fondamentale. Mais découvrez déjà tout ça, j’y reviendrai forcément un jour ou l’autres.

Bref, régulièrement surprenant, très souvent drôle et touchant, génial dans ses ruptures de ton et d’une maîtrise absolue en terme de réal, Lou et l’île aux sirènes n’a pas volé son cristal du long-métrage.

AnimeFestival d'Annecy 2017Lou et l'île aux sirènesMasaaki Yuasa
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Critique

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Guillaume Lasvigne
Créateur d'Anima sur YouTube, émission dans laquelle j'aime explorer les rapports entre les thématiques d'une oeuvre et les moyens de les traiter par la mise en scène.

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    Guillaume
    JehrosGuillaume@Jehros·
    jeudi février 27th, 2020

    Après Ori, Dead Cells ou encore Hollow Knight, Children of Morta rejoint la liste de ces titres indé m'ayant procuré les meilleures expériences de jeu ces dernières années. Gros coup de cœur pour ce roguelite aussi beau qu'exaltant.

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    JehrosGuillaume@Jehros·
    mercredi février 26th, 2020

    J'avais envie de jouir des yeux, du coup j'ai repris Windy Tales.

    4
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    arretsurimagesArrêt sur Images@arretsurimages·
    dimanche février 23rd, 2020

    La vengeance peut-elle porter un message féministe ? Comment peut-on montrer un viol ? Peut-on le faire sans complaisance ? Genre cinématographique, les films "rape and revenge" sont passés au crible par @RDjoumi et @DChedaleux dans #PostPop.
    https://t.co/EkRMg0py0m

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    JehrosGuillaume@Jehros·
    mercredi février 26th, 2020

    La sensibilité de Florence doit certes beaucoup à la superbe musique de Kevin Penkin (Made in Abyss, pour rappel), mais surtout à de belles idées traduisant par le gameplay tranches de vie et états émotionnels. Ça se termine en une quarantaine de minutes, donc allez-y gaiement !

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    JehrosGuillaume@Jehros·
    mercredi février 26th, 2020

    L'influence écrasante de Firewatch et Shining n'est pas vraiment favorable à The suicide of Rachel Foster, plus prévisible et moins ambiguë dans son écriture qu'il ne semble vouloir l'être. Reste de jolis moments de flippe qui rendent l'aventure appréciable, à défaut de mieux.

    Reply on Twitter 1232580965588967424Retweet on Twitter 12325809655889674242Like on Twitter 12325809655889674242Twitter 1232580965588967424



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